Analyse de la pochette
La pochette de l’album est composée de deux parties très distinctes : le titre et la photo. En réalité, on peut considérer qu’il s’agit d’un carré blanc où « THE DREAMING » est écrit en noir le long du côté supérieur. S'ajoute ensuite la photo qui a été centrée sur l’espace restant en laissant une marge blanche tout autour. Le nom « KATE BUSH » ,en jaune orangé, est ajusté sur le coin supérieur gauche de la photo. De plus, la photo est en ton « sépia », sauf sous l’œil gauche du visage de Kate Bush où on peut voir une trace bleu-gris et la clé qui a une teinte dorée.
Cette maquette peut faire penser à deux objets bien précis. D’une part, les proportions de blanc autour d’une photo peuvent rappeler les tirages polaroïd. Ce procédé a été inventé en 1948 aux Etats-Unis par Edwin Land et la première photo était un tirage sépia.
D’autre part, et de manière peut être plus convaincante, l’organisation
de la pochette se rapproche des affiches de films des années 30 et 40. On pouvait y
voir un titre de film ou le nom des acteurs sur un fond blanc (ou uni) et une
photo des visages des protagonistes du film avec les noms (ou le titre) en
incrustation.
D’ailleurs, le thème de la photo et la pose de Kate Bush
rappellent aussi cette époque. Ces films avait forcement une histoire d’amour
et la séquence du baiser est inévitable !
De plus, le regard fuyant fait aussi partie de cet esthétique. Soit la femme ne regarde pas l’homme qu’elle embrasse sur l’affiche, soit le regard n’est pas fixé sur l’objectif. La photo est faussement prise dans l’action.
Pourtant, il y a une différence majeure entre la photo de
pochette de The Dreaming et toutes les autres photos vues
jusqu’ici. En effet, dans ces films, c’est l’homme qui est protecteur, qui
embrasse (au sens propre), qui prend l’initiative. Sur la pochette, c’est Kate
Bush qui a un rapport dominant sur l’homme : elle le tient, il est attaché
et c’est elle qui s’approche pour donner un baiser.
Au premier regard, l’homme semble même invisible. Il est caché par un cadenas, une chaîne, une main et se fond dans les feuilles. Celui qui regarde cette photo sans connaître la chanson Houdini peut entrevoir un rapport masochiste du couple (du genre « Chéri ! Ce soir tu m’attaches ! »), même si l’histoire du célèbre magicien peut également s’en approcher !
En outre, la simple évocation du baiser revoie à plusieurs images comme le baiser de la mort (qui est d’ailleurs un film des années 40) ou le baiser de Juda par exemple.
Enfin, on peut s’attardé sur le petit détail qui a une grande importance : la clé. Il faut bien regarder la pochette pour la voir. D’ailleurs, la voit-on vraiment ? Est-ce une bague ? Un pendentif ? Est-ce qu’il y a une petite étoile ? Est-ce le gros cadenas ou la phrase au dos de la pochette qui permet de la faire exister ?
La pochette apparaît donc petit à petit à la personne qui la regarde. Les éléments se précisent au fur et à mesure que celle-ci s’approche du centre de la photo. Et sur le plus petit des détails, il faut entrer dans l’album pour l’expliquer (la clé du mystère).